seduction virtuelle (meetic) + interactions sociales

Publié le par Seduction

Pour les timides, le bal, la discothèque, voire même la rue, en bref, tout lieu de représentation sociale nécessitant des interactions entre individus représentaient un véritable enfer. Internet est devenu leur paradis.

Le timide est tout l’opposé de l’altruiste, le regard d’autrui constitue pour lui une torture permanente. Être regardé, jugé, probablement raillé, et essayer malgré tout d’oser, comme les gens « normaux » et naturels. Dire oui, dire non, donner son avis, imposer son opinion représente une angoisse sans pareille. Alors déclarer sa flamme devient une épreuve suprême, bien qu’inévitable, pour les introvertis.

Peu après l’apparition d’Internet, les sites de rencontres et les forums de discussions, font surface dans cette délicate et éternelle stratégie de séduction que l’on appelle communément la « drague ». Pour la première fois (avec le minitel dès les années 1980), les timides peuvent oser, affranchis du regard d’autrui et libérés de leurs complexes corporels ou autres. Ce corps et ses manifestations inopinées, qui rougit, transpire, trahit le trouble. À ce titre, on peut considérer Internet comme une révolution à la fois relationnelle et sentimentale.

Désormais confortablement protégés par l’écran, anonymes, loin des lieux de représentation sociale, les introvertis peuvent se permettre toutes les audaces. Orgueil, timidité, et autres caractères défavorables aux relations séductrices entre personnes, se trouvent dépossédés en un simple coup de clic.

 

Depuis 2004, le site de rencontres « Meetic » demeure le plus utilisé du marché. Les premiers jours de l’inscription sur un tel site, on ressent une véritable sidération, comparable à un sentiment de toute-puissance qui s’amplifie et irradie. Il n’est nul besoin de qualifier la chose, tant elle est sensationnelle. Ces sensations varient entre les hommes et les femmes à des degrés divers, mais elles restent néanmoins logiquement complémentaires. L’inscription y est gratuite pour tous, cependant l’accès au chat (discussion instantanée), aux données complètes d’un membre, ou encore à la possibilité de charger une photo sur son propre profil reste payant pour les hommes, mais gratuit, ou moins cher selon les abonnements, pour les femmes.

Une fois membres adhérents, les hommes peuvent alors écrire aux femmes, accéder à leurs photos, bref, se livrer aux vices de la séduction virtuelle. Ainsi, l’homme peut converser avec des centaines de femmes s’il le souhaite, choisies au préalable en fonction de critères physiques et sociaux qu’il aura définit avec l’aide de l’ordinateur. Ce processus est valable également pour les femmes.

En effet, qu’y a-t-il de moins impliquant et de plus jubilatoire que cette possibilité d’envoyer des messages courtois, voire « coquins », à de belles inconnues virtuelles, ou plutôt, à des inconnues virtuellement belles ? (Il est utile de rappeler que les femmes écrivent aussi aux hommes, surtout lorsque leur photo est considérée comme « attractive », et que d’après une étude réalisée sur l’agglomération de Lyon en Janvier 2010, 87% des lyonnaises possédant un compte sur Meetic n’adressent aucune attention aux hommes n’ayant pas de photo en ligne).

Sur  le Net, tous et toutes sont mis à distance, à une distance propice à quelques impudences, voire à des effronteries nouvelles, permises suite à  l’impunité offerte par l’anonymat du pseudonyme, et surtout par cet écran qui cache, constituant un formidable masque décomplexant.

 

Les femmes, elles, reçoivent parallèlement un nombre incalculable de messages provenant de prétendants (supposés) lascifs. Ces messages multiplient les avantages ; ils « narcississent » sans aucun risque, ce qui permet de n’avoir que « l’embarras du choix » et qui peut amener à penser que l’on est reine au « marché aux hommes ».  Il y a là tout de même quelque chose d’abusif. Ce ne sont que des mots, certes, mais comment ne pas être flattées par tant d’attentions soudaines, d’invitations, de compliments ? Ces signes, ces lettres, ces mots sont envoyés par des personnes disponibles, qui sont toutes là, officiellement, pour la même chose : arranger sa solitude.

          
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    La séduction ne concerne pas uniquement l'attraction des hommes et des femmes,  qui connote l’amour et ce qui l’entoure. C'est une approche plus vaste qui existe dans beaucoup de domaines de la vie sociale.

 

L'entretien d'embauche en est un exemple typique où une certaine séduction entre en ligne de compte : l’entretien ne dure que quelques dizaines de minutes. Il ne permet pas de constater si quelqu'un est apte ou non à tenir un emploi mais il permet de se faire un jugement rapide sur la personne (que la langue anglaise définit très précisément avec le terme « feeling »), comment elle se présente, son langage, son vocabulaire. On note aussi tous ces petits riens qui passent ailleurs que par le langage : les habits, le sourire, le regard. C'est souvent ce que l'on observe dans la fameuse "première impression" (retour à la notion de « feeling »), qui est quasi instantanée. Comme on le dit souvent : on n'a qu'une fois l'occasion de faire une première bonne impression !... De même, lorsque l’on est face à un commercial ou un commerçant, on peut parler de séduction car le rapport avec l’acheteur passe entre autres par celle-ci, principalement avec le discours mais aussi ce qui l’accompagne (comportement, vêtements etc.).

Inversement, une société (au sens de compagnie) peut séduire ses employés, notamment par son dialogue social, par la stratégie de sa hiérarchie. Dans le même domaine, un syndicat utilise tout à son profit le même principe ; certains sont plus séduisants/attirants que d’autres grâce à leur programme, et/ou au moyen de leur habilité à convaincre, à séduire, les employés, les grands patrons, les politiques, bien que ces personnes là ne se diront pas « séduites » par les syndicats..

 

Un autre type de séduction entre en jeu lorsqu’un homme ou une femme prend la parole devant un auditoire. Que ce soit face à une quinzaine de personnes pour un discours improvisé, ou face à mille personnes lors d’une conférence, l’aspect séducteur est alors ce qui émane de la personne qui s’exprime. Les romantiques diront que cette personne « brille de l’intérieur ». Donc, lorsqu’une personne se met à « briller de l’intérieur » devant un auditoire quelconque, les critères de beauté physique, d’élégance, ou encore de facilité à parler ne représentent plus une importance prédominante. Mais c’est l’« implicite » que seul l’esprit, armé du cœur et des cinq sens, est capable de percevoir, tel le timbre agréable d’une voix ou la poétique de l’énoncé du l’orateur, qui va toucher, émouvoir, et enfin, séduire.

L’abbé Pierre n’était pas d’une beauté resplendissante ni d’une élégance désirable, mais son discours très simple provoquait une adhésion spontanée à sa cause. L’abbé Pierre séduisait.

 

En opposition à cette dernière, on observe encore une autre forme de séduction, qui, quant à elle, ne possède pour outils que la beauté physique, l’élégance, le charisme. En étudiant le comportement des individus de notre société dans la rue, on remarque très fortement que les personnes agréables à regarder sont bien plus sociales que celles à physique non avantageux.

Croisez un homme modérément grand, beau, et habillé en « costar cravate » : il y a 60% (à Lyon) de chances qu’il soit accompagné et est observé environ 6 fois plus par le sexe opposé qu’un homme aussi grand, moins beau, et moins bien habillé. Au contraire, les femmes, grandes, petites, belles ou laides, sont toutes observées pareillement par la gente masculine, exceptées celles définies comme « répugnantes », qui, elles, passent totalement inaperçues (il en est de même pour les hommes « répugnants »).

 Les femmes se disent « séduites » à partir du moment où elles se sentent prêtes à accepter l’homme dans leur sphère personnelle (qui ne présentent aucun désaccord à se faire draguer).  Elles précisent aussi qu’elles peuvent laisser y entrer un homme qu’elles ne connaissent pas, mais qui leur a fait bonne impression. C’est dans des cas comme celui-ci que l’on définit cette forme de séduction à travers l’apparence et le charisme, aidés par le regard, car il ne faut pas l’oublier, le regard représente l’outil de séduction primordial.

Grâce aux notes prises lors de notre étude urbaine, on remarque que 70% des passantes cherchent le regard des passants, et lorsqu’elles le captent, ne le quittent qu’en absence de retour. Les hommes quant à eux ne cherchent pas, donc logiquement, ils « tombent » sur le regard d’une femme, ou d’un homme ..

Publié dans Alex

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